Guêpes et abeilles solitaires sont, comme leur nom l'indique, dépourvues de buts sociaux : pas de ruches, essaims ou nids en commun. Elles agissent pour elles seules et pour leur descendance. Par conséquent, elles sont moins agressives, puisqu'hormis leur nid, qui n'est qu'un lieu de passage temporaire, elles n'ont pas de colonie à défendre. Moins connues, elles représentent pourtant la majorité des guêpes et abeilles que nous pouvons observer dans nos contrées.
Cet automne, la météo plutôt très clémente, a permis de faire de belles observations. On pourrait même parler de "petit printemps".
Le soleil, pas trop chaud, continue de briller. L'humidité, enfin là, fait briller l'herbe matinale et la nature le ressent.
Les oiseaux se remettent à chanter, les insectes osent une aile ou une élytre dehors et préparent la mauvaise saison à leur manière.
Aujourd'hui, nous nous penchons sur l'Ammophile des sables. Drôle de nom pour cette guêpe. Son nom est tiré du grec et signifie "qui aime le sable". Comment m'est venue l'idée de vous parler de cette bestiole ? J'étais à l'affût pour l'écureuil, installé pas très loin d'un bac à sable lorsque j'ai découvert le ballet incessant de ces grandes tiges ailées. Intrigué, je m'y suis penché et j'y ai découvert une histoire bien particulière grâce à notre cher et très reconnu spécialiste des insectes Jean Henri FABRE, https://www.e-fabre.com/.
Intrigué par ces découvertes, je voulais en avoir le cœur net. Dans les grandes lignes, ce superbe insecte à la taille effilée, capture des chenilles, les paralyse en piquant un à un les centres nerveux de la bête (comment sait-il où les trouver ? et où piquer exactement?), creuse un trou dans un sol sablonneux et enterre sa victime (simplement paralysée) pour la donner en pitance à sa progéniture qu'elle pondra sous forme d’œuf dans le trou.
Dans la vidéo suivante, l'ammophile rebouche son trou, défendant mandibules et ailes l'entrée de son nid.
En réalisant ce petit film, je remarquai une autre ronde dans le sable. Autre insecte, autre technique. Une guêpe, elle aussi, mais aux mœurs légèrement différentes. Adepte des terrains sablonneux également, elle creuse son nid aux mêmes périodes : il s'agit de la Philanthe apivore.
D'une jolie robe, elle est plus massive et bruyante que la légère ammophile.
Son <apivore> nom nous indique une chose : à un moment de son développement, elle se nourrit d'abeilles, comme le frelon. Les populations, en nombre limité, ne posent pas véritablement de problème aux populations d'abeilles. L'adulte, lui, butine sur les fleurs, et c'est encore une fois pour sa descendance qu'elle va attraper ses proies.
Munie d'une véritable armure pour se protéger des piqures, elle capture l'abeille, lui fait régurgiter son nectar pour s'en nourrir puis la paralyse (encore une fois l’œuvre d'une experte). Elle l'emporte dans une chambre de son nid et pond son oeuf dessus.
Ci dessous, vous pourrez observer le creusement du nid et la fermeture du nid, la vidéo n'est pas accélérée, cette philanthe est un ouvrier incroyablement rapide !
Elle creuse un tunnel de 20 à 100cm de long équipé de 5 à 7 chambres dans lesquelles sont déposées les abeilles que je suis allée attraper. 2 abeilles pour les futurs mâles et 3 pour les futures femelles qui seront consommées dans les semaines qui suivent. La larve, alors repue, se nymphose et passe l'hiver dans un cocon de soie. Elle sortira au printemps suivant pour perpétuer l'espèce. (Vulnérable, vu que ses habitats naturels disparaissent...)...
Bonnes observations !