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  • Photo du rédacteurSébastien DURLIN

S’arrêter et respirer


Vendredi matin, dernier jour de la semaine, préparer le petit déjeuner, préparer la petite famille, partir à l'heure, se dépêcher, arriver à l'heure, déposer tout ce petit monde, partir travailler et chhhhhhhuuuuuttttt. Ne pas rentrer de suite dans la voiture, ne pas détaler de suite au boulot mais RESPIRER et écouter ! Prendre une lente inspiration et s'imprégner de l'environnement qui nous entoure...même quelques secondes, être dans ce que l'on appelle la pleine conscience.

C'est le but de mon métier : respirer et écouter pour transmettre les secrets invisibles dans un rythme aux stimulus permanents (radio, sons artificiels, écrans, parole, vitesse, réflexions...)

Vendredi matin, ciel gris perle, les nuages en bancs serrés laissant s'échapper un petit peu de bleu délavé. Au loin, vers Lyon, le front nuageux laisse place à un joli ciel vraiment doré.

Plus près, la palette vert dominant, marron gris, blanc au loin, ne tire pas vraiment sur l'intensité...Quoiqu’en

y regardant de plus près, ici et là, volettent quelques espèces à plumes. Focus : Maître mésange, ventre jaune très fort contrastant avec sa cravate noir intense vole nerveusement de cime d'arbres en cime d'arbres. Quelques cris de contacts ou de défiance...Ne serait-on pas là dans une manœuvre d'intimidation face à ses "adversaires"? Demoiselle mésange regarde cela d'un peu plus loin d'un regard discret mais égayant de sa bonhomie toute jaune les platanes de la cour d'école.

Un éclair traverse le ciel suivi de son cri rauque et reconnaissable entre mille...Joli contraste entre le ventre blanc immaculé et les plumes de la queue d'un noir bleu saisissant...La pie s'installe au sommet de SON noyer et le fait savoir. Un peu plus bas, un nid en confection, sans doute, mais déjà d'une belle taille, ne laisse aucun doute sur sa présence impossible à ignorer...Dialogue de pies, bavardes pour le coup, éclipsant tout les autres pépiements alentours, je la laisse à son discours.

Sur le chemin de la voiture, je suis attiré par un tac tac tac fort et répété, on dirait deux cailloux qui s'entrechoquent. En y regardant de plus près, je découvre, dans le brun sale d'un buisson, un plastron orange intense et peu farouche. Il s'agit du rouge gorge familier qui, lui aussi voudrait bien qu'on le laisse tranquille sur son territoire pourtant pas très grand mais qu'il défend becs et pattes.

Il lui arriverait même parfois de chasser les "rougegorgettes" qui s'aventurent dans le domaine du châtelain. Mais nous n'y sommes pas, il est encore trop tôt, le soleil ne brille pas assez fort et le thermomètre est encore trop bas. Les ressources alimentaires ne permettent pas de passer la journée à chanter et "tout le monde n'est pas encore rentré de vacances" (de migration). Cependant, ces petits soubresauts ailés melés au premières "vertes" et aux chatons plein de pollen des noisetier laissent penser que le temps de la renaissance n'est pas loin. Dame nature dort encore, mais elle ne le fait que d'un oeil, prête à bondir et à exploser de couleurs. Prêtons l'oeil et l'oreille, je vous prête les miens volontiers pour me faire le messager du temps qui passe.

Belle journée.


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